Cinq faits qui prouvent que pour la plupart, les entrepreneurs haitiens sont des entrepreneurs-politiciens

CINQ FAITS QUI PROUVENT QUE POUR LA PLUPART, LES ENTREPRENEURS HAITIENS SONT DES ENTREPRENEURS-POLITICIENS / publie le 15 mars 2018 / auteur Jems GEDEON

Featured Image -- 411Nous commençons par définir pour vous ce que c’est qu’un entrepreneur : Selon Schumpeter, l’entrepreneur est avant tout un acteur de changement et son action, teintée d’innovation, constitue le moteur du développement, de la croissance économique attribué à un objectif politique, celui d’améliorer le bien-être de la collectivité. De Wagner (1966) à Pighetti (2014) en passant par Jones (1978), Garraud (1990), Maurizzio (1994), Fachinni (2006) etc. la notion d’« entrepreneur » subit des  transformations à travers le temps. Ce qui nous amène à tirer des antagonismes quant au mélange sémantique des mots « entrepreneur et politique ».

Cependant, il y a lieu de faire remarquer que les expressions d’ « entrepreneur politique », de « politicien-entrepreneur » et d’ « entrepreneur-politicien » s’appliquent différemment. De ces trois expressions, celle qui nous intéresse ici c’est l’entrepreneur-politicien dans un contexte haïtien. Nous repérons pour vous grâce à un texte de Bénédique Paul, 5 faits qui caractérisent l’entrepreneur haïtien faisant du secteur entrepreneurial un lieu de transit du jeu d’influence à la politique active.

  • Influence de l’entrepreneur sur les politiques publiques

Analysées par Robinson en 2010, les élites économiques servent de barrière au changement institutionnel préalable au changement socioéconomique tant qu’ils ont intérêt à travailler au maintien du statu quo. « Statu quo » veut dire ici que l’individu ne cède sous aucun prétexte ses intérêts personnels au profit des innovations et changement qui impacteraient positivement la vie de la collectivité et qui déboucheraient sur une augmentation de profit pour la société et pour cet individu ayant subi le poids de ce changement.  (Marx sur l’amélioration des conditions ouvrières).

  • L’investissement se fait au profit d’un petit groupe dont le rôle est d’appuyer le statu quo / Big man

Pour Nguegan, les « big men » sont des entrepreneurs qui sont passés du champ économique à celui de la politique en considérant cette dernière comme une forme d’entreprise. Leur objectif est d’obtenir du pouvoir pour conquérir des avantages. Ils possèdent déjà d’un patrimoine privé avant leur arrivée dans les affaires politiques et procèdent selon Nguegan à la redistribution d’une partie de ce patrimoine privé qui leur facilite l’accès à l’Etat.

  • La plupart des entrepreneurs haïtiens dispose des sources de richesses dont les perspectives sont orientées vers l’amenuisement.

Pour y parvenir, ils s’intéressent à la privatisation des entreprises publiques, paupérisent la population et pratiquent l’informalisation des entreprises privées. La privatisation des entreprises publiques et l’informalisation des entreprises privées ont respectivement provoqué non seulement la diminution des profits et dividendes de l’Etat mais réduisent les recettes fiscales.

Conséquemment, ces comportements chassent les sources d’investissement possibles alimentées par les flux extérieurs, tels que : investissements directs étrangers, aides publiques au développement et transfert des migrants haïtiens.

  • La maximisation du profit collectif est déviée à la faveur d’une démarche rentière

Ils pratiquent malheureusement l’économie des comptoirs au péril de la production nationale. Un choix économique court-termiste très rentable dont l’importation se situe au centre. Ce qui entrave la balance commerciale, contribue à la dollarisation de l’économie, flambe le taux de change et provoque une hausse outrancière de l’inflation.

Entrepreneur-politicien = profit individuel ou rentier

  • Les pratiques entrepreneuriales ayant abouti à l’indécence économique et sociale

L’expression « entrepreneur » est quasiment interprétée en Haïti, à tort ou à raison, comme celui faisant partie de l’élite économique par opposition à l’entrepreneur issu de la masse caractérisé par l’informel. Ces élites économiques-affairistes appauvrissent la collectivité en exploitant toutes sortes de ressources à leurs propres intérêts et dans la mesure où « vòlè Leta pa vòlè », l’impunité, l’iniquité et la pauvreté sont les principaux leviers de la production de leurs richesses.

N.B. Nous nous basons sur un texte de Bénédique Paul pour illustrer ces cinq faits non exhaustifs, dont l’intégralité du texte est disponible sur le lien : http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/10306#tocfrom1n4

Jems GEDEON.

auteur

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